Relativement efficace pour arrêter de fumer, avec une nocivité très inférieure à celle de la vraie cigarette, la cigarette électronique n’est plus le gadget high-tech des débuts et bénéficie d’un nombre croissant d’études favorables.
La cigarette électronique : nocive ou inoffensive ?
Les autorités de santé occidentales déclarent depuis l’éclosion du phénomène e-cigarette – appareil qui délivre une vapeur aromatisée avec de la nicotine – qu’on ne dispose pas du recul suffisant pour connaître son impact sanitaire à moyen/long terme et pour statuer sur son innocuité.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) indique dans un document daté de juillet que “la sécurité des cigarettes électroniques n’a pas été scientifiquement prouvée”.
Mais scientifiques et médecins s’accordent de plus en plus pour dire que le niveau de dangerosité des e-cigarettes est sans commune mesure avec celui des vraies cigarettes qui tuent chaque année plus de 5 millions de personnes (chiffre OMS).
“L’e-cigarette, bien fabriquée et bien utilisée (…) présente des dangers infiniment moindres que la cigarette”, souligne un rapport d’experts réalisé pour l’association française anti-tabac OFT pour le ministère de la Santé. “Mais les dangers ne sont pas totalement absents”, principalement ceux d’une “dépendance à la nicotine”.
Principal auteur de ce rapport, le pneumologue Bertrand Dautzenberg résume sur le site internet du quotidien français Le Monde : “Fumer, c’est un peu prendre l’autoroute à contresens, vapoter, c’est rouler à 140 km/h au lieu de 130 km/h”.
Gadget ou bon outil pour arrêter le tabac ?
L’OMS affirme que “l’efficacité des cigarettes électroniques pour aider les fumeurs à arrêter le tabac n’a pas été scientifiquement prouvée”.
Pourtant une étude néo-zélandaise publiée en septembre dans la revue médicale The Lancet indique qu’elle est “au moins aussi efficace que le patch à la nicotine” pour arrêter complètement la cigarette et surtout réussit beaucoup mieux pour fidéliser les utilisateurs et réduire durablement la consommation de tabac.
Dans un appel rendu public lundi, dix médecins spécialistes français estiment que “son potentiel en terme de santé publique est réel” pour aider les fumeurs “à tourner la page du tabac”.
Une passerelle vers le tabac ?
C’est le principal grief sanitaire fait à la “e-cig”: l’outil séduirait facilement des jeunes qui ne sont pas encore “accros” au tabac, créerait une addiction à la nicotine et in fine servirait de passerelle vers le tabagisme.
Aux Etats-Unis, l’agence sanitaire CDC relève en effet un boom de son utilisation chez les jeunes y compris chez ceux qui n’ont jamais fumé de vraies cigarettes et elle appelle à une interdiction de la vente à cette population.
En Europe, l’Italie et la France ont déjà pris ces mesures. L’association française d’utilisateurs d’e-cigarettes Aiduce y est favorable. “C’est un produit fait pour les personnes qui sont déjà dépendantes au tabac et cela ne doit pas devenir un produit d’initiation” explique son président, Brice Lepoutre.
Mais une enquête conduite en mars 2013 en Grande-Bretagne par l’association anti-tabac ASH montre que l’usage régulier de cigarette électronique est “extrêmement rare” chez les jeunes de 11 à 18 ans et confiné à ceux qui fument déjà ou ont fumé.
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